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					2005  
					  
					
					
					Éléments de classification des 
					sociétés.  
					  
					
					
					Paris : Errance, 160 p. 
					   
					La thèse 
					épistémologique de ce livre est que l’on ne peut confondre 
					(ni mélanger) la question taxinomique (la classification) 
					avec celle de l’évolution. La prédominance actuelle de la 
					biologie (tous les spécialistes de cette discipline 
					affirmant qu’une classification raisonnée ne peut être 
					qu’évolutionniste) fait oublier qu’il existe des 
					classifications scientifiques indépendantes de toute 
					considération évolutive : par exemple, en physique, la 
					vieille répartition des corps entre les trois états de la 
					matière, ou, en minéralogie, la classification des minéraux. 
					Toute tentative de penser une évolution s’appuie sur une 
					classification, une taxinomie, et non l’inverse. En 
					biologie, ce sont les classifications des animaux et des 
					végétaux mises au point au XVIIIe siècle qui ont permis une 
					réflexion sur l’évolution qui prend son essor à la fin de ce 
					siècle et au suivant. La pensée taxinomique précède la 
					pensée de l’évolution, et lui fournit des arguments. Et pour 
					qu’elle lui fournisse des arguments, il faut qu’elle en soit 
					indépendante. Il en va de même en sciences sociales. 
					 
					Les classifications 
					des sociétés précédemment présentées (en particulier par les 
					Américains) sont critiquées pour : 1° la confusion entre 
					réflexion taxinomique et réflexion évolutive ; 2° l’absence 
					très générale des principaux concepts utilisés en 
					anthropologie sociale et en histoire. 
					La classification 
					proposée dans le livre s’appuie sur deux critères : 
					-          un critère 
					économique qui propose la répartition des sociétés en trois 
					mondes en reprenant des idées déjà largement exposées 
					auparavant : 1° les sociétés sans richesse (la richesse ne 
					permettant pas l’acquisition des biens essentiels de la 
					société) ; 2° les sociétés avec richesse mais avec une forme 
					de propriété (y compris des moyens de production) qui ne 
					permet ni la rente foncière, ni un profit de type 
					capitaliste ; 3° les sociétés avec richesse et une forme de 
					propriété permettant la rente ou le profit ; 
					-          un critère 
					politique qui répartit les sociétés en : sociétés sans Etat, 
					avec organisation semi-étatique, ou avec organisation 
					étatique (ces idées, nouvelles et relativement complexes, ne 
					peuvent être expliquées ici.) 
					  
					Textes et 
					contenu rédactionnel : Alain Testart 
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